Anéantir de Michel Houellebecq
Je termine le dernier Houellebecq et dans l'ensemble j'ai
trouvé le livre assez puissant. Il y a évidemment des longueurs parfois, des
digressions, plusieurs mini intrigues qui s’entremêlent. Mais le plus marquant
pour moi est ce glissement de ton. L’œuvre de Houellebecq est empreinte de
sexualité assez brute, celui-là ne fait pas exception. Mais j'ai senti une
tendresse derrière les mots crus et la fin est magnifique.
Pitch
Paul travaille au ministère du Budget et est marié à
Prudence. Leur vie est décrite avec précision, en particulier leur vie
amoureuse. Du pur jus Houellebecquien où les détails de la vie quotidienne
servent de matière au roman. Autour de ce couple, d’autres histoires
s’agrègent, comme celle de Bruno le collègue de Paul, malheureux en mariage et
celle de Cécile, la sœur de Paul, dont la fille escort girl à ces heures
perdues aura une relation avec son oncle Paul au hasard d’un rendez-vous, avant
qu’il ne la reconnaisse.
Le
corps prend une place importante dans ce livre, de nombreux sujets sont
développés, la maladie, la mort, la sexualité, le désir. J’ai particulièrement
aimé cette façon de rebondir sur les phrases des personnages pour analyser leur
pensée et digresser sur des explications.
Par
ex :
Paul écoute les confidences de Bruno sur son
mariage : « ça fait six mois qu’on n’a pas fait l’amour. »
« Il
avait dit : fait l’amour, nota Paul aussitôt et le choix de
cette expression à connotation sentimentale plutôt que le terme
« baiser » qu’il aurait probablement lui-même employé ou celui de
(….) en disait déjà énormément (…) »
Conclusion
de Paul ; malgré le fait qu’il soit polytechnicien,
Bruno faisait l’amour, Bruno était un romantique, il analyse la
personnalité de Bruno pour terminer par un mini cours sur le romantisme né dans
le nord de l’Allemagne…
J’ai
aimé ce roman, très dense, avec une excellente analyse des travers humains et Houellebecq
ne craint pas les descriptions hyper réalistes, il n’a pas peur des détails
très prosaïques. Une immersion au plus près de la nature humaine qui donne au
roman une dimension quasi métaphysique. Le titre étant Anéantir, je vous laisse
juger du programme…
Bonne
lecture